Zynga Poker ouvre son site en argent réel au Royaume Uni

En octobre dernier, le numéro un du "social gaming" Zynga avait annoncé un partenariat avec bwin.party digital entertainment dans le but d'offrir notamment du poker en ligne en argent réel au Royaume-Uni dès le 1er semestre 2013.

Une annonce devenue réalité ce mercredi 3 avril avec les ouvertures simultanées de ZyngaPlusPoker et ZyngaPlusCasino en Grande Bretagne, le premier offrant toute une palette de jeux de poker tandis que le second propose des parties de blackjack ou de roulette.

Dans un marché turbulent et encore traumatisé par les conséquences économiques du Black Friday d'avril 2011, Zynga espère ainsi convaincre ses dizaines de milliers de joueurs de playmoney à tenter leur chance en argent réel et devenir ainsi un acteur prépondérant du secteur avant une possible arrivée sur la marché américain.

Zynga poursuit sa nouvelle stratégie commerciale

Après avoir redéfini son accord commercial avec Facebook en décembre dernier, Zynga avait vu son action plonger de 10% pour tomber à plus de dix fois son cours le plus haut (15$ il y a tout juste un an).

De nombreuses rumeurs faisant alors état d'accords possibles avec Playtech (opérateur du réseau iPoker) ou encore d'un rachat pur et simple du réseau Ongame, c'est finalement bwin.party qu'a choisi le géant du jeu pour poursuivre sa stratégie de développement.

Malgré une action en berne, Zynga a de solides argument à faire valoir dont son emprise sur Facebook et son expansion rapide et réussie sur les plateformes mobiles. Avec 217,4 millions $ de revenus soit 19% de ses revenus des jeux en ligne selon son rapport annuel, Zynga Poker est aussi devenue en 2012 la deuxième application la plus vendue sur iOS (iPhone, iPad), juste devant un autre titre de la marque : le légendaire jeu social Farmville, et la plus vendue sur la plateforme concurrente Google Play Store.

Zynga Poker, test grandeur nature pour le "social gaming" en argent réel

Si les premiers chiffres de fréquentation des deux nouveaux sites de jeux en argent réel de Zynga sont fébrilement attendus par les observateurs, l'entreprise entend surtout affiner ses perspectives de développement à l'échelle mondiale et sur les plateformes mobiles : "Notre vision à long terme est d'offrir à nos joueurs la prochaine génération de jeux en argent réel sur de multiples plateformes dans les marchés régulés du monde entier" avait déjà annoncé le directeur financier de Zynga Barry Cottle dans un récent blog.

Dans un marché britannique très propice aux jeux en ligne mais saturé d'offres, Zynga passera ainsi dans les prochaines semaines un véritable test grandeur nature de sa popularité actuelle et de sa capacité à rebondir hors des jeux en ligne en argent virtuel : "ce n'est que le début pour nous et nous sommes impatients de voir ce qu'en pensent nos joueurs du Royaume Uni en pensent" a notamment confirmé Cottle.

10% des joueurs de Zynga prêts à jouer pour de l'argent ?

"Convertir 10% des joueurs de casinos sociaux existant aujourd'hui en joueurs d'argent réel en ligne pourrait générer une croissance de 30% de l'industrie du jeu en ligne" pouvait-on lire fin 2012 dans une étude de Morgan Stanley sur les enjeux futurs des jeux en argent réel dans les réseaux sociaux.

Avec une moyenne de plus de cent mille joueurs par jour en argent virtuel selon PokerScout, Zynga pourrait ainsi devenir le numéro 2 mondial du poker en ligne en argent réel, mais pour y parvenir l'entreprise devra manœuvrer avec justesse. Zynga est notamment très critiquée pour avoir raté le virage de la révolution mobile tandis que son indépendance accrue vis-à-vis de Facebook tarde à convaincre les marchés financiers de son bien-fondé. Un constat confirmé par le fait que les versions mobiles et Facebook de Zynga Poker et ZyngaPlusCasino ne verront le jour que bien plus tard cette année.

Introduite fin 2011 au NASDAQ (marché boursier américain des entreprises de technologie) à 10$ pièce, l'action de Zynga Inc. s'est effondrée à 2,10$ en un an, se traînant désormais entre 3$ et 3,50$ soit un tiers de sa valeur originale tandis que l'annonce du lancement de ses nouvelles plateformes de jeux en ligne ont provoqué une chute de 10% supplémentaires en quelques jours.